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ACTES DU CONCILE VATICAN II – L’ÉGLISE.



« Je serai le Sauveur de mon peuple »


Le Père éternel, par le mystérieux dessein parfaitement libre de sa sagesse et de sa bonté, a créé le monde entier et décidé d’élever les hommes à la participation de sa vie divine. Après leur chute en la personne d’Adam, il ne les a pas abandonnés ; il n’a pas cessé de leur fournir les secours nécessaires à leur salut, dans la perspective du Christ rédempteur qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né avant toute créature. Tous ceux qu’il a choisis, le Père, avant tous les siècles, les a connus par avance, les a destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères.


Et tous ceux qui croient au Christ, il a décidé de les convoquer pour former la sainte Église. Celle-ci, annoncée par des préfigurations dès l’origine du monde, avait été merveilleusement préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’ancienne Alliance. Elle a été fondée aux derniers temps, elle s’est manifestée par l’effusion du Saint-Esprit et, à la fin des siècles, elle trouvera sa consommation dans la gloire. Alors, comme l’ont enseigné les Pères, tous les justes depuis Adam, « depuis Abel, le juste, jusqu’au dernier élu », seront rassemblés auprès du Père dans l’Église universelle.~


Les hommes qui n’ont pas encore accueilli l’Évangile se trouvent rattachés au peuple de Dieu, par des relations diverses.


En premier lieu vient ce peuple auquel furent accordées les alliances et les promesses, et dont le Christ est né selon la chair ; ce peuple est très aimé, comme le prouve son élection, à cause de ses pères, car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables.


Mais le dessein de salut enveloppe aussi les hommes qui reconnaissent le Créateur, en premier lieu les Musulmans qui, professant la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, qui jugera l’humanité au dernier jour.

Et quant aux autres, qui cherchent le Dieu inconnu à travers les ombres et les images, Dieu n’est pas loin d’eux non plus, puisque c’est lui qui donne à tous la vie, le souffle et tout le reste, et puisque, étant Sauveur, il veut que tous les hommes soient sauvés.


En effet, ceux qui ne connaissent pas l’Évangile du Christ ni son Église, sans qu’il y ait de leur faute, mais qui cherchent Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent d’agir, sous l’influence de la grâce, de façon à accomplir sa volonté, connue par les impératifs de leur conscience, ceux-là peuvent obtenir le salut éternel. La Providence divine ne refuse pas les secours nécessaires au salut à ceux qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à la connaissance explicite de Dieu et s’efforcent de mener une vie droite, ce qu’ils ne peuvent faire sans la grâce de Dieu.


En effet, tout ce qu’on trouve chez eux de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation à l’Évangile et comme un don accordé par celui qui éclaire tout homme pour que, finalement, il ait la vie.

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